À la suite du tragique événement survenu le 1er décembre 2024 au stade du 03 Avril à N'Zérékoré, les organisations de défense des droits de l'homme ont dressé un bilan alarmant : 135 morts, dont une majorité de jeunes de moins de 18 ans, ainsi que plus de 50 disparus.
Le drame s'est produit lors de la finale d'un tournoi de football organisé par l’Alliance des jeunes leaders de la Forêt, dotée du trophée du président de la transition, Mamadi Doumbouya. L'événement, pourtant interdit par les engagements du CNRD visant à limiter les manifestations publiques, a tourné au chaos.
Plusieurs facteurs ont été avancés pour expliquer cette tragédie : « La réaction violente des supporters face à un arbitrage contesté, entraînant des jets de pierres, l'usage excessif de gaz lacrymogènes dans un stade fermé, causant panique et suffocation, une mauvaise gestion sécuritaire par les forces de défense et de sécurité, focalisées sur la protection des autorités au détriment des civils, la surpopulation du stade, dont la capacité a été largement dépassée, l'obstruction des issues par des véhicules officiels, aggravant les bousculades et piétinements mortels .»
Les organisations de défense des droits de l'homme de la région de N'Zérékoré pointent du doigt la responsabilité des organisateurs du tournoi, ainsi que celle du CNRD pour son soutien technique et financier. Elles demandent : « L'arrestation immédiate des responsables de l'événement, l'ouverture d'une enquête judiciaire par le procureur de la République, La création d'une association des familles des victimes pour porter plainte au niveau national et international, le maintien du calme et de la cohésion sociale parmi les populations de N'Zérékoré. »
Ce drame, qui rappelle les douloureux événements du passé, endeuille une fois de plus la Guinée Forestière. Le collectif des organisations appelle les autorités et la société civile à tirer les leçons de cette tragédie pour éviter de tels drames à l’avenir.
