Le président du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, a animé une conférence de presse ce lundi 1er septembre à Conakry, au cours de laquelle il a exprimé la position de son parti sur le projet de nouvelle Constitution en cours d’élaboration en Guinée. Très critique, l’opposant a mis en garde contre ce qu’il qualifie de « dérive constitutionnelle » comparable à celle opérée sous l’ancien président Alpha Condé.
Revenant sur l’adoption de la Constitution de 2020, Dr Millimouno a rappelé que l’ancien chef de l’État avait contourné l’intangibilité des dispositions relatives à la limitation du nombre et de la durée des mandats, inscrites dans la Loi fondamentale de 2010.
« Vous savez pourquoi Alpha Condé nous a donné une nouvelle Constitution en 2020 ? C’est parce qu’il y avait des intangibilités dans la Constitution de 2010. Comme il ne devait pas y toucher, des constitutionnalistes lui ont conseillé de faire une autre Constitution. Le lendemain de son instauration, notre misère a augmenté », a-t-il déclaré.
Pour le leader du Bloc Libéral, le projet constitutionnel actuellement porté par les autorités de la transition reproduit les mêmes erreurs. Il cite en exemple la Charte de la transition qui interdit aux membres du CNRD, du gouvernement et du CNT de se présenter à une quelconque élection.
« Mais aujourd’hui, quel est le candidat du Premier ministre Bah Oury ? Ça devait être reporté dans le projet constitutionnel. Le fait de ne pas avoir reporté ces dispositions, c’est faire exactement ce qu’Alpha Condé a fait en 2020. Il n’y a aucune différence. C’est un autre coup d’État constitutionnel qui est en téléchargement. Et nous, au BL, nous condamnons cela. Nous ne l’accepterons jamais », a martelé Dr Millimouno.
Dans son adresse, l’opposant a exhorté les Guinéens à rejeter ce projet de Constitution qu’il estime dangereux pour l’avenir du pays. « Nous allons faire campagne pour faire comprendre que tout ce qui est dans cette Constitution est dangereux », a-t-il prévenu, avant de faire un parallèle historique : « En 1958, quand on s’est rendu compte que dans la Constitution que De Gaulle nous avait proposée, il y avait des choses dangereuses, les Guinéens ont choisi de la rejeter lors du référendum du 28 septembre. »