Dans son discours de fin d'année prononcé ce mardi 31 décembre 2024, le leader du Bloc Libéral (BL), Dr Faya Millimouno, a dressé un constat sévère de l'inaction de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) face aux crises sociopolitiques qui secouent les pays de l'Afrique de l'ouest.
Devant la presse, il a accusé l'organisation sous-régionale de trahir les idéaux de ses fondateurs en s'éloignant de ses missions fondamentales. « Au niveau sous-régional, le Bloc Libéral observe avec indignation l’échec cuisant de la CEDEAO dans la résolution des problématiques de démocratie, de coups d'État, de développement et de gouvernance. Loin des aspirations des pères fondateurs, cette institution s’est transformée en un syndicat de chefs d’État au service d’intérêts étrangers, et non en une CEDEAO des peuples. La corruption politique, le laxisme et l’absence de mécanismes rigoureux pour faire respecter ses propres décisions ont plongé cette organisation dans une impasse », a-t-il déclaré avec fermeté.
Selon lui, le mépris des préoccupations essentielles des citoyens ouest-africains notamment en matière de gouvernance, de droits de l’homme et de développement socioéconomique, a joué sur la crédibilité de la CEDEAO. « Nous assistons aujourd’hui à une véritable mort cérébrale de cette institution. La création récente de l’Alliance des États du Sahel (AES) n’est que l’une des nombreuses conséquences de cet échec. L’espace ouest-africain, autrefois porteur d’espoir, se limite désormais à des discours d’accusations et de démentis », a-t-il ajouté.
Face à cet état de délitement, Dr Faya Millimouno propose une solution radicale : dissoudre la CEDEAO pour bâtir une organisation nouvelle, capable de répondre aux aspirations des peuples ouest-africains. « Le Bloc Libéral appelle sans ambiguïté à la dissolution de la CEDEAO actuelle, afin de donner naissance à une véritable CEDEAO des peuples, gouvernée par des institutions et non par des chefs d’État uniquement préoccupés par leur maintien au pouvoir. Nous exigeons une CEDEAO de l’Union des Peuples Ouest-Africains, qui place au cœur de ses priorités le développement régional, la paix, la société civile, les femmes, les entreprises et la jeunesse », a-t-il plaidé.
Pour le leader du BL, une réforme profonde de l’organisation sous-régionale est indispensable pour promouvoir une intégration durable et renforcer l’efficacité des actions collectives en Afrique de l’Ouest.