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“Je n’ai nulle part où aller” : une mère de famille mise à la porte dans un conflit foncier

“Je n’ai nulle part où aller” : une mère de famille mise à la porte dans un conflit foncier

Ce mardi 22 avril 2025, une veuve d’une cinquantaine d’années, Madame Mama Claudine, a été brutalement expulsée de sa concession située à la Cimenterie, dans la commune de Kagbélen, par des membres de la famille Kaba.

Selon ses explications, l’expulsion est survenue très tôt dans la matinée, autour de 5 heures, en présence d’un huissier de justice, de trois policiers et d’une vingtaine de jeunes venus de Dubréka.

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« Ils sont venus avec un huissier, trois policiers et beaucoup de jeunes. Ils ont donné l’ordre de nous déguerpir sans préavis. J’étais seule avec mes enfants. Je suis veuve, je n’ai nulle part où aller. Ils ont mis tous nos bagages dehors », a-t-elle confié, les larmes aux yeux.

Mama Claudine affirme avoir légalement acquis le terrain en 2021 auprès d’un certain Mory Kaba, membre de la même famille aujourd’hui en conflit avec elle. La transaction aurait été conclue à hauteur de 55 millions de francs guinéens, et les documents légaux lui auraient été remis.

« Mory Kaba nous a vendu cette concession avec les papiers. Lui aussi l'a obtenu par un Soussou à 40 millions. Mory nous l’a ensuite cédée à 55 millions. Mais depuis l’achat, la famille Kaba n’a cessé de contester cette vente, prétextant que le vendeur n’avait pas l’autorisation familiale. Pourtant, chaque fois que l’affaire a été portée en justice, nous avons obtenu gain de cause », précise-t-elle.

Sans solution de repli ni soutien, cette mère de famille lance un cri de détresse aux autorités, appelant à une intervention rapide pour faire respecter ses droits.

« Ce matin, j’avais de l’argent dans ma chambre, plus de 25 millions. Je suis commerçante. Malgré cela, ils m’ont mise à la porte. Est-ce parce que je n’ai pas de mari ? Parce que mes enfants sont encore jeunes ? Je demande au président Mamadi Doumbouya d’intervenir pour que justice soit rendue », plaide-t-elle.


Cette situation relance le débat sur la régulation du marché immobilier en Guinée, où les conflits liés à la vente et la propriété des terres restent fréquents. Il met également en lumière la nécessité d’un encadrement juridique plus strict pour éviter que des familles ne soient victimes d’abus, souvent sans recours.

Malgré nos tentatives, nous n’avons pas pu joindre l’huissier de justice en charge du dossier pour obtenir sa version des faits.

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