La Haute Autorité de la Communication (HAC) a tenu, ce lundi 4 jullet 2025, une réunion cruciale avec l'Union Nationale des Téléwebs de Guinée (UNATE WEB GUI), en présence du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG). Cette rencontre intervient dans un climat tendu, alimenté par une récente note circulaire de la HAC interdisant aux téléwebs la couverture des activités officielles. Une décision vivement contestée par les acteurs du secteur.
Au cours de la réunion, les échanges ont porté sur les conséquences de cette décision et les voies de sortie de crise. Le président de la HAC, Boubacar Yacine Diallo, a tenu à rassurer les représentants des médias numériques, en insistant sur la volonté de l'institution d’assainir le paysage médiatique, dans le respect des règles professionnelles.
« Nous avons longuement et utilement échangé. Ils ont compris le sens de notre démarche, qui vise à protéger les journalistes professionnels et les organes de presse régulièrement établis. Nous leur avons recommandé d’œuvrer pour l’obtention de la carte professionnelle de presse, ce qui leur ouvrirait l’accès aux sources et à certaines facilités », a déclaré Boubacar Yacine Diallo.
La rencontre a été saluée par les participants comme une avancée significative vers une meilleure compréhension entre la HAC et les téléwebs. Pour Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG, l'audience a permis d’ouvrir un espace de dialogue :
« Je remercie le président de la HAC pour cette écoute. Le but de notre démarche était de trouver, avec l’instance de régulation, des alternatives à la situation actuelle des téléwebs, en attendant que les textes législatifs à venir intègrent pleinement ces nouveaux acteurs. »
Même satisfaction du côté de l’UNATE WEB GUI. Son président, Moustapha Soumah, s’est félicité du ton constructif de la rencontre et a appelé les membres de son organisation à la vigilance sur le contenu diffusé :
« Nous sortons très satisfaits de cette rencontre. La HAC a montré une réelle ouverture. Nous encourageons nos membres à continuer à contrôler la qualité de leurs contenus, car c’est sur cette base que nous sommes jugés, et non sur le nombre d’abonnés. »

Le président de la HAC a par ailleurs souligné que les discussions allaient se poursuivre, en prévision de la future loi sur la liberté de la presse, actuellement en préparation. Une loi qui, selon lui, devrait intégrer la réalité des médias numériques dans le paysage légal et institutionnel guinéen.
« Il n’existe pas de vide juridique : la loi sur la liberté de la presse protège les journalistes et les organes reconnus, tandis que la loi sur la cybersécurité encadre les usages numériques avec des sanctions prévues pour les abus. La future loi devra, elle, prendre en compte les mutations du secteur », a précisé M. Diallo.
Au-delà des enjeux juridiques, cette rencontre marque une étape importante vers la responsabilisation et l’encadrement des téléwebs en Guinée. Elle ouvre la voie à une reconnaissance progressive de ces médias dans le cadre d’une régulation mieux adaptée aux réalités numériques, avec pour objectif ultime de restaurer la confiance du public dans l’écosystème médiatique national.