En Guinée, le combat pour la liberté d’expression reste d’actualité malgré les promesses de la junte. Alors que les acteurs politiques croupissent en prison pour leurs opinions, des voix s’élèvent pour rappeler l’urgence d’en finir avec des pratiques héritées d’une époque révolue. C'est le cas de Dr Faya Millimouno, qui interpelle le président de la république, Général Mamadi Doumbouya à honorer les valeurs de justice et de liberté.
« En septembre 2021, il avait solennellement promis qu'aucun Guinéen n'allait souffrir désormais pour une opinion. Il a dit que cette opinion s'aligne ou pas avec celle de ceux qui sont au pouvoir. Je peux citer tous ceux qu'on reconnaisse ou qu'on ne reconnaisse pas, mais que nous ne voyons pas aujourd'hui, qui ne sont pas parmi nous. Je veux parler d'Oumar Sylla, je veux parler de Mamadou Bilo, je veux parler de Marouane Camara, je veux parler de mon jeune frère, Aliou Bah. Que offense au chef de l'État, c'est quelque chose que nous avons pris de la littérature française, du code pénal français. Nous l'avons copié. Même eux que nous avons copié se sont rendus compte que ce délit-là était un obstacle à l'expression libre des opinions.
C'est pourquoi on s'en est débarrassé. Ça ferait très mal aujourd'hui dans notre pays. 66 ans après avoir embrassé la liberté. Qu'un Guinéen fasse une minute en prison pour une opinion qu'il a exprimé. C'est pour cette raison que j'adresse ce message particulier au président. Pour qu'aujourd'hui, avant qu'il ne fasse la lecture de son message à l'adresse du peuple de Guinée, que tous ceux qui sont en prison, qu'ils soient plus en prison. Dans nos prisons, ou partout où ils peuvent se trouver, détenus pour leur opinion, qu'on les libère », a t-il invité.
