La 29e Conférence des Nations Unies sur le climat (COP29) s’est ouverte ce lundi en Azerbaïdjan, abordant des enjeux cruciaux pour les pays en développement, qui réclament une augmentation substantielle des financements pour faire face aux défis climatiques. Cependant, l’absence remarquée de plusieurs chefs d’État du G20 suscite des interrogations sur la capacité de cette COP à aboutir à des engagements concrets. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exhorté les pays riches à « ne pas laisser les pays en développement repartir les mains vides », soulignant l’urgence de renforcer le soutien aux populations les plus vulnérables.
Lors de la séance d’ouverture, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a défendu le droit de son pays à exploiter ses ressources fossiles, affirmant que « toute ressource naturelle, qu’il s’agisse de pétrole, de gaz ou d’énergies renouvelables, est un atout pour les marchés mondiaux ». Cette déclaration survient alors que la COP se tient pour la deuxième année consécutive dans un pays producteur de pétrole, suscitant des critiques de la part des militants écologistes.
Les regards se tournent cependant vers les négociations financières, qui s’annoncent houleuses. Les pays du Sud, représentés par le groupe G77+Chine, ont rejeté un premier projet d’accord jugé insuffisant. « Nous ne pouvons pas l’accepter », a déclaré Adonia Ayebare, chef des négociateurs ougandais. Ces pays demandent une augmentation significative des aides, actuellement estimées à 116 milliards de dollars par an, pour atteindre un niveau permettant une véritable transition vers les énergies renouvelables et l’adaptation aux effets du changement climatique.
La conférence se déroule dans un contexte de tensions géopolitiques, marqué par l’absence notable de leaders influents tels qu’Emmanuel Macron, Joe Biden, Narendra Modi et Xi Jinping. Néanmoins, le Premier ministre britannique Keir Starmer a profité de sa présence à Bakou pour annoncer un objectif ambitieux : une réduction de 81 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990. « Le Royaume-Uni est ici pour montrer son leadership en matière de diplomatie climatique », a-t-il déclaré.
Du côté de l’Union européenne, un objectif encore plus ambitieux est envisagé : une réduction de 90 % des émissions d’ici 2040. Ces annonces contrastent toutefois avec la lenteur des engagements financiers envers les pays en développement, qui ne reçoivent actuellement que 10 % des financements climatiques globaux, malgré leur vulnérabilité accrue.
Les dirigeants africains et ceux des petites îles du Pacifique ont profité de la tribune pour souligner l’urgence d’une action financière. Le président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a évoqué « l’une des pires sécheresses de notre histoire récente », tandis que le président des Maldives, Mohamed Muizzu, a dénoncé le double standard dans les financements internationaux : « Les fonds sont facilement disponibles pour les guerres, mais font l’objet d’un examen minutieux dès qu’il s’agit d’adaptation climatique. »
La frustration des pays du Sud est palpable, d’autant plus que le G20, responsable de 77 % des émissions mondiales, reste réticent à augmenter son soutien financier. Le ministre canadien de l’Environnement, Steven Guilbeault, a reconnu que « la situation n’est pas idéale », mais a insisté sur le fait que des solutions peuvent encore être trouvées malgré un début difficile.
Alors que les négociations se poursuivent dans un climat tendu, la question centrale reste : les pays riches seront-ils prêts à répondre aux attentes des nations les plus touchées par la crise climatique ? Antonio Guterres a conclu son intervention en lançant un appel pressant : « L’échec n’est pas une option. Ce sont les populations les plus vulnérables qui paieront le prix de notre inaction. »
La COP29 est à un tournant décisif : elle peut soit marquer un point d’inflexion historique en matière de financement climatique, soit échouer à combler le fossé grandissant entre les promesses des pays développés et les besoins des pays en développement.