Une affaire de recrutement à la fonction publique secoue le ministère de l’Information et de la Communication, révélant des pratiques et des déclarations qui interrogent sérieusement l’équité et la transparence. Il apparaît de plus en plus clairement que les stagiaires du Quotidien National Horoya sont devenus les victimes collatérales d’un règlement de comptes ministériel.
Le ministre Fana Soumah est pointé du doigt, accusé d’avoir délibérément empêché l’intégration de ces jeunes talents, au motif qu’ils n’auraient pas soutenu la RTG lors d’une précédente grève.
L’article de Balla Yombouno, publié sur Le Djely.com, corrobore cette thèse accablante : la volonté de recruter les stagiaires de Horoya brillait par son absence au sein du département.
Les déclarations du Directeur Général de Horoya, M. Ibrahima Koné, relayées par Le Djely.com, jettent une lumière crue sur l’ancienneté du problème et la persévérance vaine de la direction. M. Koné a fermement affirmé s’être battu pour cette cause, sans succès, et ce, bien avant l’arrivée de l’actuel ministre. « J’ai posé ce même problème quand Fana Soumah a été nommé ministre. Malheureusement, je n’ai jamais obtenu de résultats satisfaisants pour nos stagiaires », a-t-il expliqué.
Il a même rappelé une réunion cruciale avec l’ancienne ministre, Mme Aminata Kaba (actuelle ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle), qui avait clairement indiqué que la décision d’intégration relevait de la Présidence et du syndicat, et non de sa seule autorité ministérielle.
Preuve que la question est complexe et dépasse les simples bureaux. M. Koné avait d’ailleurs alerté sur les conséquences d’un traitement inégalitaire : « Ce jour-là, j’ai dit que si vous acceptez uniquement les stagiaires de la RTG, vous allez créer un problème au sein du ministère.
C’est écrit dans les procès-verbaux », a-t-il précisé, soulignant une injustice prévisible.
Mais ce qui ancre la conviction d’une vengeance flagrante, ce sont les propres paroles du ministre Fana Soumah lors d’une réunion avec les stagiaires de Horoya. Le ministre aurait asséné : « Si le feu atteint la maison de ton voisin, il faut se lever pour éteindre le feu sinon le feu atteindra ta maison. » Ces mots, prononcés devant les stagiaires et la direction, laissent peu de place au doute. Ils suggèrent une corrélation directe entre le soutien passé à la RTG et l’intégration actuelle, transformant de jeunes professionnels en boucs émissaires d’une querelle passée. Les stagiaires de Horoya semblent bel et bien être des victimes collatérales d’une gestion partisane.
Pourtant, le ministre avait promis de se « battre » auprès de son homologue de la Fonction Publique pour le recrutement de quelques stagiaires. Pour beaucoup, cette promesse sonne comme une manœuvre dilatoire, une « technique d’amadouement » visant à apaiser la contestation des stagiaires de Horoya le temps de régler le dossier de la RTG sans vagues. Une approche cynique qui instrumentalise l’espoir de jeunes diplômés.
Face à cette injustice criante et à ciel ouvert, le Collectif des journalistes du Quotidien National Horoya lance un appel solennel. Ils sollicitent l’implication du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, des membres du CNRD, du Premier Ministre et de l’ensemble du gouvernement.
Leur objectif : obtenir une issue favorable pour ces stagiaires, pris en otage dans une affaire qui dépasse leur compétence et leur rôle.
Le silence des autorités face à de telles allégations d’abus de pouvoir et de partialité serait inacceptable. L’avenir de jeunes carrières est en jeu, et avec lui, la crédibilité d’un système qui se veut juste et équitable.
Nous y reviendrons !
Collectif des journalistes du Quotidien National