Le pèlerinage à La Mecque, ou Hajj, constitue l’un des cinq piliers de l’islam. Ce rendez-vous annuel en Arabie Saoudite revêt une dimension spirituelle majeure pour les musulmans du monde entier. Bien plus qu’un simple rite religieux, il symbolise un moment fort de purification de l’âme, de renforcement de la foi et d’élévation spirituelle. Réservé aux croyants disposant des moyens nécessaires, le Hajj est perçu comme une grâce divine, une opportunité précieuse que Dieu accorde à ceux qu’il choisit.
Mais au-delà de l’accomplissement des rites sacrés, le pèlerinage impose une continuité dans l’engagement religieux. C’est ce que rappelle Dr Souleymane Sylla, imam à la grande mosquée de Enta Bereteya et directeur de l’école turque de Koloma.

« La première recommandation faite à un pèlerin de retour de La Mecque, c’est de rester fidèle aux principes fondamentaux de l’islam. Autrement dit, il doit conserver l’attitude de piété et de dévotion acquise durant le Hajj. Car, que ce soit à travers la prière, le jeûne du Ramadan ou le pèlerinage lui-même, le but ultime reste la piété. C’est cette disposition intérieure qu’il faut entretenir au quotidien, même après le retour du Hajj », explique l’imam.
Selon lui, le Hajj n’est pas une obligation pour tous. Il est strictement conditionné à la capacité financière et à une préparation mentale et spirituelle adéquate. En cela, l’islam prône une pratique lucide et équilibrée.
« Le pèlerinage, comme le rappelle le Saint Coran et les enseignements du Prophète Muhammad (paix et salut sur lui), est réservé à ceux qui en ont les moyens. Le Prophète a été clair : il n’est pas question de s’endetter, ni de faire peser cette responsabilité sur ses enfants, sa famille ou ses proches. Si tu n’as pas les moyens, ce n’est pas une obligation pour toi », insiste le Dr Sylla.
Ainsi, le pèlerinage est à la fois une épreuve de foi, un moment d’introspection et une responsabilité morale. Il ne s’agit pas seulement de s’y rendre une fois dans sa vie, mais de prolonger cet élan spirituel par des actes concrets au quotidien. La véritable réussite du Hajj se mesure donc dans la constance du croyant à demeurer pieux, humble et engagé, bien après son retour.