Chargement...

Le SPPG sur la décision de la HAC : « Cette décision risque de priver les citoyens de leur droit à l’information »

Le SPPG sur la décision de la HAC : « Cette décision risque de priver les citoyens de leur droit à l’information »

La récente décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC) d’interdire aux télévisions web et radios en ligne de couvrir les manifestations et événements publics continue de susciter de vives réactions dans le paysage médiatique guinéen. Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), par la voix de son secrétaire général, Sékou Jamal Pendessa, a exprimé ses préoccupations tout en appelant à un dialogue constructif.

« Nous sommes conscients du souci de la HAC qui veut assainir le secteur de la presse et ce souci est largement partagé au sein du SPPG », a d’abord reconnu M. Pendessa, soulignant la nécessité d’une régulation pour une meilleure organisation du paysage médiatique national.

Cependant, le syndicaliste ne cache pas ses inquiétudes face aux conséquences d’une telle mesure qu’il juge contre-productive pour la démocratie et le droit d’accès à l’information. Selon lui, interdire les médias en ligne de couvrir les événements publics revient à priver les citoyens d’un canal d’information désormais essentiel.

« L’exigence de fait de ces téléwebs et radios en ligne dans le circuit informationnel s’impose à tous, y compris au gouvernement, qui vient lui-même de lancer une téléweb, Guinée-Gov », a-t-il rappelé, citant également les retransmissions en direct des cérémonies officielles sur la page Facebook de la présidence via la Direction de la Communication et de l’Information (DCI).

Pour le SPPG, cette décision de la HAC constitue un risque d’atteinte au pluralisme médiatique et aux libertés fondamentales.

« On ne peut plus enfermer les citoyens dans un seul canal d’information. Le droit d’accès à l’information implique la diversité des sources, la multiplicité des formats. Chaque citoyen doit pouvoir choisir librement le média qui lui convient », plaide Sékou Jamal Pendessa.

Le syndicat appelle donc la HAC à revoir sa position et à engager des discussions inclusives avec les principaux concernés. Il propose une approche basée sur le dialogue et l’organisation des téléwebs et radios en ligne autour d’un collectif structuré.

« Nous avons déjà pris contact avec un responsable de l’Union des radios et téléwebs. Un rendez-vous est prévu aujourd’hui même. Nous les avons invités à s’organiser en collectif, ce qui facilitera notre démarche auprès de la HAC. L’objectif est de parvenir à des solutions alternatives acceptables pour tous », a assuré le secrétaire général du SPPG.

Dans un contexte où la liberté de la presse connaît des tensions récurrentes en Guinée, cette sortie du SPPG sonne comme un appel à la raison et à la concertation. Le sort réservé aux médias numériques pourrait bien déterminer les contours de l’espace médiatique guinéen à l’ère du numérique.