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Nouvelle Constitution : le projet suscite débat autour de l’extension du mandat présidentiel

Nouvelle Constitution : le projet suscite débat autour de l’extension du mandat présidentiel

Le projet de nouvelle Constitution remis récemment au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, par le président du Conseil National de la Transition (CNT), provoque des réactions contrastées au sein de la classe politique guinéenne. L’un des points les plus controversés du texte concerne l’allongement de la durée du mandat présidentiel, qui passerait de cinq à sept ans.

Pour certains, cette proposition constitue une avancée institutionnelle. C’est le cas du professeur Fayimba Mara, juriste, qui salue la qualité du texte :

« C’est un texte d’une grande qualité, qui allie à la fois continuité et innovations audacieuses. Cette Constitution comporte des éléments fondamentaux qui en font un document qui nous ressemble et nous rassemble. »

Selon lui, la nouvelle charte absorbe et dépasse celle de 2010 grâce à ses réformes structurelles. Il estime même que le quinquennat n’a pas favorisé la consolidation démocratique en Guinée :

« Le quinquennat ne permet pas réellement la démocratisation. Il favorise le présidentialisme, en créant un chef d’État qui concentre tous les pouvoirs et gouverne sans partage. »

Mais cet avis est loin d’être partagé par tous. D’autres acteurs politiques s’inquiètent de la portée d’une telle réforme. Pour eux, l’allongement du mandat pourrait être interprété comme une tentative de maintien prolongé au pouvoir.
Ibrahima Kalil Diallo, président du mouvement politique (APG), rappelle le contexte historique ayant conduit à la limitation à cinq ans :

« À l’arrivée du capitaine Dadis Camara, après de nombreuses manifestations politiques entre 2008 et 2010, les Guinéens ont exprimé leur rejet de la longévité au pouvoir. Ils ont compris qu’elle ne garantit ni le bonheur du peuple ni le développement du pays. C’est dans ce contexte que la durée du mandat a été ramenée à cinq ans. »

Alors que les débats s’intensifient, la société civile, les partis politiques et les citoyens sont appelés à participer activement aux discussions. La question du mandat présidentiel, au-delà de sa durée, touche au cœur des préoccupations démocratiques et institutionnelles du pays.