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Carrière-Cité : Deux adolescents tués lors d’une manifestation contre les coupures d’électricité

Carrière-Cité : Deux adolescents tués lors d’une manifestation contre les coupures d’électricité

Une vive tension a secoué le quartier Carrière-Cité dans la commune de Dixinn ce lundi 7 juillet, suite à une manifestation contre les coupures récurrentes d’électricité. Ce mouvement de colère populaire a viré au drame lorsqu’il a coûté la vie à deux adolescents : un garçon et une fille, tous deux âgés de 19 ans. Le drame a suscité une vague d’émotion dans le quartier et ravivé les frustrations face aux conditions de vie difficiles.

Selon les témoignages recueillis sur place, les événements ont dégénéré aux environs de 18 heures. Des manifestants, en colère contre les délestages, auraient attaqué un véhicule militaire, ce qui aurait entraîné une riposte dont les conséquences ont été tragiques.

Amara Sylla, oncle de l’une des victimes, raconte :

« Hier aux environs de 18h, ma nièce quittait l’atelier de couture lorsque les manifestants ont attaqué un véhicule militaire. C’est ainsi que le drame s’est produit et qu’elle a perdu la vie. », explique t-il.

La douleur est immense pour les familles des victimes. Kadiatou Sylla, mère de la jeune fille décédée, exprime sa tristesse avec des mots déchirants :

« Je n’ai pas grand-chose à dire, ma fille est décédée. Jamais je n’aurais imaginé que son destin finirait ainsi. Je me remets à Dieu, mais je demande aux autorités que justice soit faite. »

La famille Sylla, profondément meurtrie, interpelle directement l’État pour que de telles pertes ne soient plus vécues dans l’indifférence.

« Le gouvernement doit prendre des dispositions, sinon ce n’est pas bon. Carrière est laissée pour compte, comme si notre quartier ne faisait pas partie de la Guinée. Nous avons perdu notre fille banalement et jusqu’à présent, personne n’a été interpellé. C’est mon frère qui a dû aller récupérer sa dépouille sur les rails, alors qu’elle venait d’agoniser. », interpelle Mohamed Lamine Sylla.

Au-delà du deuil, les habitants réclament des réponses concrètes. Ils dénoncent non seulement les conditions ayant mené à la mort de ces jeunes, mais aussi le manque de considération dont semble souffrir leur quartier.

Dans cette atmosphère de tristesse mêlée de colère, le nom de M'Mahawa Sylla, l'une des victimes, devient le symbole d’un combat plus vaste : celui pour la justice, la dignité et une meilleure prise en charge des besoins élémentaires des citoyens.