L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), pilier de l’opposition guinéenne, traverse une tempête interne. Plusieurs figures clés du parti ont récemment été exclues, suscitant des vagues de protestations. Parmi les voix critiques, le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG-UFDG) a dénoncé, ce mercredi 16 avril, ces décisions « arbitraires », révélant des fractures profondes au sein de la formation politique. Une crise qui interroge sur la cohésion de l’UFDG et son rôle dans un paysage politique déjà fragilisé.
Dans un contexte de tensions persistantes, le CERAG-UFDG a tenu à réaffirmer son soutien au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), incarné par le général Mamadi Doumbouya. « Nous sommes allés à Boké, comme des milliers de Guinéens, pour soutenir les actions du général Doumbouya. En quoi cela serait-il répréhensible ? », interroge le Pr Lamarana Petty Diallo, président du CERAG-UFDG.
Dans une déclaration, le responsable justifie ce choix stratégique : « Nous privilégions une collaboration avec ceux qui aspirent à faire avancer la Guinée, plutôt qu’avec ceux qui ont contribué à remplir le cimetière de Bambeto. »
Une référence voilée à l’ancien président Alpha Condé, dont le régime est régulièrement associé à des violences politiques. « L’UFDG a signé des accords avec l’ancien pouvoir. Nous, nous voulons tourner la page », insiste-t-il, tout en précisant : « Notre opposition n’est pas systématique. Elle se construit dans l’intérêt du pays. »
Ces exclusions et prises de position contradictoires exposent les luttes d’influence au sein de l’UFDG, tiraillée entre héritage politique et renouveau.
La question demeure : l’UFDG parviendra-t-elle à surmonter ces déchirements pour incarner une opposition constructive, ou verra-t-elle son leadership s’effriter au profit d’autres forces émergentes ? L’équilibre politique guinéen, dans tous les cas, se joue aussi dans ces remous.