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Guinée : Les huissiers stagiaires exigent leurs agréments et l'annulation des résultats du concours de recrutement

Guinée : Les huissiers stagiaires exigent leurs agréments et l'annulation des résultats du concours de recrutement

L’affaire opposant le collectif des clercs d’huissiers à la Chambre nationale des huissiers de Guinée a été reportée à une quinzaine ce jeudi 21 novembre 2024. Examinée devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Kaloum, cette affaire met en lumière les revendications des huissiers stagiaires, qui réclament leur intégration directe dans les cabinets d’huissiers, conformément à leur statut.
Les huissiers stagiaires affirment que, selon les dispositions en vigueur, ils devraient être agréés sans passer par un concours. Ils reprochent à la Chambre nationale des huissiers d’imposer un examen comme condition préalable à leur titularisation, ce qui, selon eux, constitue une violation de leurs droits professionnels et statutaires.

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Me Salifou Béavogui, avocat du collectif, a plaidé ce matin pour le renvoi de l’audience afin de réunir les pièces nécessaires à leur défense. « Nous venons de sortir de l'audience dans cette affaire qui oppose les clercs d’huissiers à la Chambre nationale des huissiers. Le dossier a été reporté à deux semaines sur notre demande, pour nous permettre de déposer nos pièces et conclusions. Ce collectif mérite une défense solide et concertée pour garantir leurs droits », a expliqué Me Béavogui.
Selon l’avocat, les stagiaires ont accumulé plusieurs années d’expérience au sein des cabinets d’huissiers, accomplissant des tâches complexes et bénéficiant des privilèges conférés par les textes juridiques en vigueur. Cela, selon lui, devrait suffire pour leur titularisation, sans nécessiter de concours supplémentaire. « Ce sont des clercs d'huissiers aguerris, qui maîtrisent les rouages et la déontologie de cette profession. Ils ont posé des actes significatifs durant leurs stages et remplissent les conditions légales pour être agréés. Pourtant, la Chambre nationale adopte une approche contraire aux textes », a ajouté Me Béavogui.
Le collectif des clercs, représenté par Mohamed Kouyaté et Nyanga Blaise Goumou, exige non seulement l’annulation des résultats du concours de recrutement organisé par la Chambre nationale, mais aussi la réglementation claire et définitive de leur statut.
Pour eux, ce combat est une question de justice et de reconnaissance professionnelle. Ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme une tentative de leur imposer un processus inéquitable et incompatible avec leur parcours. « Nous irons jusqu’au bout pour que la vérité triomphe. Nos clients méritent d’être titularisés et reconnus pour leurs compétences et leur dévouement », a conclu Me Béavogui.
Le report de l’audience ouvre la voie à des discussions stratégiques au sein de l’équipe de défense. Si les avocats des clercs d’huissiers se disent déterminés, la Chambre nationale des huissiers aura également l’opportunité de présenter ses arguments. En attendant, l’affaire reste suspendue à la décision du TPI de Kaloum, prévue dans deux semaines.
Cette affaire pourrait devenir un cas d’école sur la reconnaissance des droits professionnels dans un secteur en pleine évolution en Guinée.