Conakry, 28 mars 2025 – Le général Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenne, a annoncé ce vendredi, lors d’une allocution télévisée, l’octroi d’une grâce présidentielle à Moussa Dadis Camara. L’ancien chef de la junte militaire avait été condamné pour son implication dans le massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry, où une répression sanglante de manifestations avait fait plus de 150 morts et des centaines de blessés.
Cette décision intervient quelques mois seulement après la condamnation de Dadis Camara pour crimes contre l’humanité. Le président Doumbouya a justifié cette mesure par des « raisons médicales », sans toutefois fournir de précisions sur l’état de santé de l’ex-dirigeant.
La grâce accordée à Dadis Camara suscite déjà de vives réactions en Guinée, notamment parmi les victimes et les familles des personnes tuées lors du massacre de 2009. Pour certains, il s’agit d’un geste de clémence ; pour d’autres, d’une manœuvre politique dans un contexte de transition fragile.
Alors que le pays tente de panser les plaies de son histoire, cette décision risque de raviver les tensions. Les défenseurs des droits humains s’interrogent sur son impact sur le processus de réconciliation nationale et sur la crédibilité de la justice guinéenne.
Cette décision, intervenue à quelques mois de la fin théorique de la transition, pourrait être perçue comme un calcul. Mais dans un pays où chaque geste politique est scruté, elle révèle surtout une vérité plus ancienne .