Elhadj Nana Souna Yansané, kountigui adjoint de la région, est sorti de sa réserve ce mardi 15 juillet, pour annoncer publiquement qu’il prend les rênes de la coordination de la Basse Guinée. Une décision mûrie dans la douleur, dictée selon lui par le non-respect des protocoles d’accords et le déséquilibre persistant au sein de la communauté régionale.
Dans une déclaration empreinte de solennité et de gravité, l’ancien compagnon de route du regretté Elhadj Sekhouna Soumah est revenu sur les derniers instants du patriarche décédé en octobre 2024. À l’en croire, ce dernier lui aurait confié, cinq jours avant sa mort, une mission sacrée en présence de plusieurs témoins : veiller sur la Basse Guinée et ses enfants.
« Je n’ai rien revendiqué. J’ai observé. J’ai espéré. J’ai laissé le temps faire son œuvre », a-t-il confié avec dignité. Mais face à ce qu’il qualifie de dérives, d’incompréhensions et de mise à mal de l’équilibre communautaire, Elhadj Nana Souna Yansané dit ne plus pouvoir garder le silence.
Sans revendiquer la fonction de patriarche, il affirme désormais assumer pleinement la coordination de la Basse Guinée, un rôle qu’il dit avoir exercé de fait aux côtés des précédents leaders régionaux. Une coordination qu’il entend incarner dans un esprit de rassemblement, d’équité et de service :
« Non pour diviser, mais pour unir ; non pour dominer, mais pour coordonner ; non pour dévier, mais pour redresser », précise t-il.
L’homme de terrain, engagé depuis 1965 dans les dynamiques sociopolitiques régionales, veut faire de cette coordination un cadre fédérateur des forces vives : sages, jeunes et femmes. Il promet de défendre les intérêts de la région auprès des institutions, tout en veillant au respect de la légalité républicaine et des valeurs ancestrales.
Appelant à l’unité et au sursaut collectif, il tend la main à toutes les composantes de la Basse Côte :
« Que cette déclaration soit le point de départ d’un renouveau apaisé, lucide et courageux », a-t-il conclu, en lançant un appel à la paix, à la vérité et à la responsabilité.
La suite dépendra de la réaction des autres dignitaires et leaders d’opinion de la région, dont certains restent attachés à une vision plus coutumière du pouvoir traditionnel. Mais une chose est sûre : la voix d’Elhadj Nana Souna Yansané est désormais portée sur la place publique, et elle entend compter.
Alseny Dine CAMARA
